L’édition du Monde du jeudi 26 avril 2012 (p. 13) nous apprend que les pourfendeurs de la filière éolienne viennent de trouver un nouvel allié et non des moindre. Il s’agit de Donald Trump, lequel ne fait pas dans la demi-mesure : les éoliennes représentent une « atrocité (…) qui détruit le paysage et l’environnement partout à travers le monde ». Rien de moins.
Mais pourquoi tant de passion ?
C’est un euphémisme de dire que les éoliennes ne font pas l’unanimité. Les parcs on shore sont souvent contestés pour cause d’atteinte aux paysages, aux radars ou à la faune (chiroptères notamment).
S’agissant des parcs off shore, la question est pour le moment moins sensible en France car l’Etat vient seulement de conclure la procédure d’appel à candidature d’offre, qui a été emporté par EDF. Comme leurs cousines on shore, les autorisations des parcs off shore seront certainement critiquées (sécurité, paysages et autres conflits d’usage).
On sait déjà que les pêcheurs se sont montrés vigilants et que certains sites sensibles – la baie du mont Saint Michel – ont été sanctuarisés. Mais d’autres mobiles de critiques des parcs on shore, invoqués chez nos voisins européens, pourraient interpeller le champion français des EnR, chargé du développement de cette filière stratégique.
En effet, les éditions du Monde du jeudi 26 avril 2012 (p. 13) et du Huffington Post du 25 avril nous apprennent que les pourfendeurs de la filière éolienne ont trouvé un nouvel allié et non des moindre. Il s’agit de Donald Trump, lequel ne fait pas dans la demi-mesure : les éoliennes représentent une « atrocité (…) qui détruit le paysage et l’environnement partout à travers le monde ». Rien de moins.
Mais pourquoi tant de passion ? L’explication est peu prosaïque. En effet, le « milliardaire américain » a prévu d’investir 800 millions d’euros sur la cote d’Aberdeen, en Ecosse, pour réaliser un golf très haut de gamme, avec hôtel de luxe et résidence de vacances. Or, l’opérateur Vattenfall a sollicité un permis de construire pour la réalisation d’un parc de 11 éoliennes off shore situé à 2,5 km des côtes, à l’origine de la déclaration fracassante de M. Trump…
L’affaire fait scandale en Ecosse et est suivie de près par la presse américaine. Derrière cette controverse, a priori bien mal engagée, apparaît une nouvelle fois le syndrome NYMBY (not in my backyard).
En Ecosse, les défenseurs des EnR et du projet s’interrogent : pourquoi un golf devrait-il avoir la priorité sur un parc éolien off shore ? Lequel de ces deux équipements a-t-il le moindre impact sur la nature ? Faut-il fixer des priorités entre les énergies renouvelables et les loisirs ?
Il est intéressant de noter que, d’après la jurisprudence française, ces deux catégories d’équipements peuvent répondre, dans une certaine mesure, à des besoins d’intérêt général, quand bien même les demandeurs sont des opérateurs privés : développement d’une offre de loisirs dans un cas et production d’énergies renouvelables dans l’autre.
Si l’on devait répondre à ces questions selon le droit applicable en France, désormais issu du droit européen, il faudrait notamment s’interroger sur l’antériorité de chacun des projets. Compte tenu de la proximité des opérations, il appartiendrait sans doute à chacun des maîtres d’ouvrage de prévoir une étude d’impact environnementale complète examinant les effets cumulés de son opération avec celle du voisin.
Au final, on ne se risquera pas à pronostiquer si les autorités écossaises préfereront 11 mâts ou 18 trous. Mais pourquoi pas plus simplement les deux à la fois ?